Comment les enseignants évaluent les capacités de ChatGPT en classe

25 octobre 2025

Des copies rendues à une vitesse record, un style d’écriture étonnamment homogène, des réponses qui flirtent parfois avec l’irréprochable : les enseignants n’ont pas tardé à repérer les traces laissées par ChatGPT dans les salles de classe. Face à cette intelligence artificielle capable de générer des textes bluffants, la communauté éducative s’agite, expérimente, interroge ses pratiques. Comment jauger un outil qui bouleverse les repères ?

Pour comprendre ce que vaut ChatGPT sur le terrain de l’enseignement, des enseignants lui font passer des tests grandeur nature. Résolution de problèmes pointus, création de supports pédagogiques, rédaction de dissertations sur commande : tout y passe. L’objectif ? Mesurer la fiabilité des réponses, vérifier leur justesse, mais aussi observer l’influence réelle de l’outil sur l’apprentissage des élèves. Ces expérimentations ouvrent de nouvelles pistes pour repenser les méthodes pédagogiques à l’heure où le numérique s’invite au cœur des classes.

Pourquoi les enseignants s’intéressent-ils aux capacités de ChatGPT ?

L’intérêt des enseignants pour ChatGPT ne relève pas du simple effet de mode. L’apparition de cette intelligence artificielle, capable de produire des textes structurés en un clin d’œil, bouscule les certitudes autour du travail écrit. La question de l’intégrité académique prend un relief inédit. Dernièrement, l’Université de Strasbourg a dû faire repasser un examen en présentiel à une vingtaine d’étudiants soupçonnés d’avoir eu recours à ChatGPT. Le message est clair : l’IA s’invite dans le quotidien universitaire, avec des conséquences bien concrètes.

Sciences-Po Paris a opté pour une solution radicale : bannir purement et simplement l’usage de ChatGPT dans ses rangs. Cette décision fait écho à la vigilance affichée par Pap Ndiaye, qui souhaite encadrer strictement l’utilisation de l’IA dans les établissements scolaires et universitaires.

Trois grandes préoccupations émergent chez les enseignants face à ce bouleversement :

  • Plagiat : la facilité de génération de contenu favorise des dérives, notamment la copie sans mention de source.
  • Évaluation des compétences : avec ChatGPT, il devient plus difficile de s’assurer de ce que l’élève sait réellement faire.
  • Pédagogie : la question se pose d’intégrer ces nouveaux outils sans affaiblir la transmission des savoirs et le développement de l’esprit critique.

Nombre d’enseignants redoutent que l’utilisation incontrôlée de ChatGPT n’amoindrisse la capacité des étudiants à raisonner par eux-mêmes et à approfondir leur réflexion. L’IA, aussi performante soit-elle, ne saurait remplacer l’exigence et la rigueur intellectuelle au centre de l’apprentissage.

Les méthodes utilisées par les enseignants pour évaluer ChatGPT

Pour jauger la fiabilité de ChatGPT en contexte éducatif, les enseignants multiplient les approches et s’appuient sur des outils de détection conçus spécialement pour contrer l’IA. Voici quelques-uns des dispositifs les plus utilisés dans les établissements :

  • Turnitin : ce logiciel, reconnu dans la lutte contre le plagiat, a ajouté à son arsenal une fonctionnalité de détection des textes générés par intelligence artificielle.
  • Originality.ai : un détecteur de contenus produits automatiquement, plébiscité pour sa précision.
  • GPTZero : mis au point par un étudiant de Princeton, il analyse le « score de perplexité » pour distinguer le style humain du style machine.
  • DetectGPT : cet outil annonce un taux de réussite de près de 95 % pour repérer les textes créés par IA.

Les enseignants ne s’en tiennent pas aux algorithmes. Ils confrontent aussi le style d’un élève à ses précédents travaux, scrutent la logique des réponses, et organisent parfois des entretiens oraux pour vérifier que la pensée développée est bien maîtrisée. Un enseignant témoigne : « J’ai demandé à un étudiant de m’expliquer à l’oral une dissertation parfaite rendue la veille. Il était incapable de détailler sa démarche. Le doute n’était plus permis. »

Tableau récapitulatif des outils de détection

Outil Caractéristique
Turnitin Détecte les textes générés par IA
Originality.ai Détecteur d’IA avancé
GPTZero Analyse le score de perplexité
DetectGPT Reconnaît des textes IA avec 95 % de réussite

Pour limiter les dérives, les établissements misent également sur les épreuves en présentiel et les examens oraux, qui demeurent des garde-fous efficaces. Ces méthodes traditionnelles, loin d’être dépassées, reprennent de la vigueur face à la sophistication des outils numériques.

Les outils et technologies de détection de l’IA

La détection des textes produits par ChatGPT s’appuie aujourd’hui sur une panoplie d’outils spécialisés. Le plus connu, Turnitin, propose désormais un module spécifique pour repérer la « patte » de l’IA dans les copies d’étudiants. Les rapports générés apportent aux enseignants des indices précieux pour trancher en cas de doute.

  • Originality.ai : ce détecteur analyse les textes pour débusquer les contenus générés automatiquement, même ceux qui semblent naturels au premier abord.
  • Winston AI : un autre outil performant, apprécié pour sa capacité à reconnaître les productions issues des modèles de langage.
  • GPTZero : conçu par Edward Tian à Princeton, il examine le score de perplexité pour évaluer la probabilité qu’un texte émane d’une IA.
  • Compilatio : au-delà du plagiat classique, ce service développe des solutions pour repérer l’usage de l’intelligence artificielle dans la rédaction.
  • DetectGPT : il revendique un taux de détection proche de 95 % pour les textes générés par des IA.

Ces outils ne remplacent pas l’œil aguerri d’un enseignant, mais ils fournissent des éléments concrets pour fonder une suspicion ou appuyer une vérification. Dans le doute, la confrontation orale ou l’évaluation sur table restent les moyens les plus sûrs d’authentifier le niveau réel d’un étudiant.

Face à la montée en puissance de ChatGPT, les établissements réagissent. L’Université de Strasbourg a sanctionné les fraudes en imposant un nouvel examen en présentiel. Sciences-Po Paris a choisi l’interdiction pure et simple. Le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, n’écarte pas l’idée de mesures d’ampleur pour réguler l’usage de l’IA dans les écoles et universités.

Ces réactions illustrent la nécessité pour les enseignants d’adapter sans cesse leurs méthodes, et de rester en alerte pour préserver la valeur du diplôme et la confiance dans l’enseignement supérieur.

Les implications de l’utilisation de ChatGPT dans l’éducation

L’arrivée de ChatGPT dans les universités et lycées rebat les cartes. Ce modèle de langage signé OpenAI séduit nombre d’étudiants, qui y voient une aide précieuse pour rédiger leurs devoirs, préparer des exposés ou synthétiser des lectures. Mais cette accessibilité soulève des interrogations sur la sincérité du travail rendu.

Les enseignants doivent composer avec un double défi : prévenir l’utilisation détournée de ChatGPT, tout en maintenant la confiance dans les processus d’évaluation. La capacité de l’IA à fournir des textes structurés et convaincants met à mal l’identification des efforts personnels. Pour y faire face, certains multiplient les contrôles sur table, d’autres privilégient des formes d’évaluation moins sensibles au copier-coller numérique.

Plusieurs établissements n’attendent pas une réglementation générale pour agir. Strasbourg a déjà opté pour le passage d’examens en salle, sous surveillance. Sciences-Po Paris a coupé court à la tentation en interdisant l’outil. Pap Ndiaye, de son côté, étudie des dispositifs pour contenir le phénomène à l’échelle nationale.

Limites et biais de ChatGPT

Si ChatGPT impressionne par son aisance, il n’est pas infaillible. Les textes qu’il rédige peuvent comporter des erreurs, manquer de nuances ou reproduire des approximations. S’appuyer uniquement sur l’IA prive les étudiants de l’exercice de la réflexion, du développement d’un point de vue personnel, et de la confrontation à la complexité des sujets.

Pour tenter d’apporter plus de transparence, OpenAI envisage d’intégrer des filigranes invisibles dans les textes générés, rendant leur identification plus aisée. Cette piste, encore expérimentale, pourrait offrir un nouvel outil aux enseignants pour démêler le vrai du faux.

L’irruption de ChatGPT dans le quotidien éducatif oblige à remettre à plat les pratiques d’enseignement et d’évaluation. Se réinventer, innover, rester vigilant : le défi est lancé. L’avenir de l’éducation se joue peut-être ici, entre audace technologique et exigence de transmission. Qui pourra dire, dans dix ans, comment l’IA aura redéfini le goût d’apprendre ?

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