Retraités : Taxe d’habitation à payer ou exonération ?

23 novembre 2025

Un chiffre brut, sans appel : près de 1,5 million de foyers retraités reçoivent encore un avis de taxe d’habitation cette année, alors même que la suppression de cet impôt sur la résidence principale semblait actée pour tous. Derrière ce paradoxe, des règles complexes, des exceptions, et une administration fiscale qui ne lâche pas si facilement son outil de prélèvement.

Les textes évoluent, mais la réalité du terrain demeure : chaque situation familiale, chaque variation de ressources, chaque cohabitation inattendue peut changer la donne. Un oubli dans la déclaration, l’arrivée d’un proche sous le toit, un déménagement mal anticipé, et voilà l’exonération remise en cause. Les démarches à entreprendre dépendent du profil du contribuable et de l’année de référence.

Retraités et taxe d’habitation : où en est-on aujourd’hui ?

La suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale s’applique à presque tous les ménages. Pourtant, la situation des retraités reste floue. Certains continuent de recevoir un avis, d’autres non. Un point demeure : seule l’habitation principale est concernée par cette suppression. Pour la résidence secondaire, la règle ne dévie pas, quel que soit l’âge ; la taxe s’applique sans échappatoire.

Pour les retraités propriétaires ou locataires de leur résidence principale, plus rien à verser, sauf cas d’exception. 2024 ancre définitivement ce dispositif. En revanche, la facture s’alourdit encore pour les résidences secondaires, avec des communes qui n’hésitent pas à actionner les leviers à disposition pour gonfler la note locale.

Petit tour d’horizon des points à garder en vue :

  • La suppression concerne la résidence principale, indépendamment du niveau de revenu
  • Les résidences secondaires restent soumises à taxation, parfois revue à la hausse
  • Impossible de brouiller la frontière entre résidence principale et secondaire, la distinction ne laisse aucune place au flou

Le revenu fiscal de référence est désormais sans incidence pour l’exonération sur la résidence principale, mais demeure scruté pour d’autres taxes, comme la taxe foncière. Attention aux mauvaises surprises : l’arrivée d’un nouveau membre au domicile, le retour d’un enfant adulte, un simple changement d’adresse, et l’administration peut réactiver la taxe. Vigilance donc autour de chaque avis, pour en vérifier scrupuleusement le bien concerné et la situation mentionnée.

Qui peut bénéficier d’une exonération totale ou partielle ?

S’appuyer uniquement sur l’âge ne suffit plus pour ne plus payer de taxe d’habitation ou de taxe foncière. Le jeu se fait sur le revenu fiscal de référence (RFR) et la composition du foyer. Les seuils changent chaque année : ce sont eux qui servent de juge de paix.

On prend en compte le RFR de l’avant-dernière année avant l’imposition pour vérifier si une exonération totale ou un dégrèvement peut s’appliquer. Rester sous le plafond fixé en fonction du nombre de parts fiscales est impératif, que le bien soit en indivision ou non, que l’on soit en couple marié ou pacsé.

Pour s’y retrouver, plusieurs catégories de profils peuvent prétendre à une exonération, sous réserve de conditions précises :

  • Les retraités de plus de 60 ans, ou veufs, si leurs ressources ne dépassent pas le plafond retenu
  • Les bénéficiaires de l’ASPA, de l’ASI ou de l’AAH, souvent exonérés automatiquement
  • Les foyers qui hébergent un adulte handicapé ou un enfant majeur non imposable, également pris en compte dans le calcul

Demeurer dans le logement occupe une place clé dans l’équation. Déménager ou s’absenter temporairement peut suffire à perdre l’avantage. Pour la taxe foncière, le raisonnement suit les mêmes lignes, même si le cumul des exonérations reste limité. Des dégrèvements partiels existent pour les foyers légèrement au-dessus du seuil, leur permettant d’obtenir une réduction calculée au prorata du dépassement.

Nul n’échappe à la singularité de chaque situation. Il faut donc rester minutieux dans chaque déclaration, au risque de se voir réclamer à nouveau la taxe si la moindre erreur survient.

Les démarches à accomplir pour obtenir l’exonération

Obtenir une exonération de la taxe d’habitation ou un dégrèvement ne relève pas du simple automatisme. Même si la suppression sur la résidence principale s’applique en principe sans demande, certains retraités ont toujours intérêt à vérifier leur état de situation ou à compléter l’action, au besoin.

L’avis d’imposition reçu détaille l’ensemble de la situation, le calcul éventuel de l’exonération, et les montants à régler. Lorsque l’exonération n’apparaît pas sur ce document, il est alors nécessaire d’adresser une demande à l’administration fiscale. Pour constituer un dossier solide, il faut rassembler tous les justificatifs utiles : revenu fiscal de référence, ancien avis d’imposition, attestation de pension, preuve d’occupation du logement au 1er janvier.

Le processus suit ensuite son cours, rarement immédiat : réponse en quelques semaines en général, mais l’administration se réserve le droit de réclamer des justificatifs complémentaires, parfois d’effectuer des contrôles. Il est conseillé de conserver l’ensemble des échanges. Si aucune réponse ne parvient, ou si une décision négative tombe, on peut présenter une réclamation par écrit, en respectant les délais impartis.

Pour mener ce parcours efficacement, gardez en tête ces deux recommandations :

  • Consultez régulièrement votre espace fiscal pour connaître l’état d’avancement de votre demande
  • Chaque année, vérifiez si vos revenus franchissent un seuil, cela peut modifier vos droits à l’exonération

Sachez qu’en matière de fiscalité, rien n’est jamais définitivement acquis. Les ressources varient, la composition du foyer aussi, et la règlementation suit son propre rythme. Gardez donc l’œil ouvert à chaque nouvel avis de taxe et sollicitez votre centre si une zone d’ombre subsiste.

Femme retraitée examinant sa boîte aux lettres devant sa maison

Questions fréquentes et cas particuliers à connaître

La taxe d’habitation disparaît sur la résidence principale, mais demeure pour les résidences secondaires. Propriétaires de plusieurs logements, copropriétaires avec un conjoint, un partenaire de PACS ou des héritiers, chacun se confronte à des questions concrètes qui reviennent systématiquement, ou surgissent lors d’un changement de situation.

  • Dois-je payer la taxe d’habitation sur une résidence secondaire ? Oui, la suppression ne touche que la résidence principale. Les résidences secondaires restent taxées, avec parfois des hausses décidées localement.
  • Qu’est-ce que la valeur locative cadastrale ? Il s’agit de la base retenue pour calculer la taxe, fixée selon la nature et la localisation du logement.
  • Un abattement est-il possible ? Sur la résidence principale seulement : en fonction de la situation familiale, invalidité ou personnes à charge, des réductions figurent sur l’avis si vous remplissez les critères.
  • Un déménagement en cours d’année change-t-il l’imposition ? Non, la situation constatée au 1er janvier reste valable pour l’intégralité de l’année, quels que soient les changements intervenus ensuite.

Les majorations appliquées aux résidences secondaires provoquent souvent des tensions, en particulier dans les communes les plus prisées où la pression immobilière fait grimper la facture. Mieux vaut éplucher chaque avis de taxe d’habitation et ne jamais nier la variabilité de la réglementation selon la politique adoptée localement.

Finalement, la taxe d’habitation n’est plus une fatalité pour la majorité des retraités, mais elle reste un sujet mouvant. Adopter une vigilance constante, c’est se donner les moyens d’éviter les mauvaises surprises, et conserver un peu de marge sur un budget déjà serré.

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