Le FMI avance vers la Chine. Le conseil d’administration s’arrange à approuver, lundi 30 novembre, l’implication de la monnaie chinoise dans le panier de devises permettant la fixation de la valeur des droits de tirage spéciaux (DTS), l’actif de réserve international du Fonds.

Une décision technique, mais à la portée très significative. Sauf un changement de dernière minute improbable, la modification va être lancée d’ici à la fin septembre 2016. Le panier de devises migrera donc de quatre à cinq, et le renminbi (RMBY) ou yuan l’autre patronyme de la monnaie chinoise qui va s’asseoir à côté d’autres monnaies comme le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen.

«  C’est une manière d’accepter ouvertement que la Chine est un acteur monétaire et financier de premier plan  », indique Christophe Destais, directeur adjoint du CEPII, un centre d’expertise français sur l’économie internationale. Le côté invraisemblable de cette affaire est que les DTS, eux, n’ont qu’un rôle réduit.

Ils ont vu le jour en 1969 grâce au Fonds afin de terminer les réserves de change officielles de ses pays membres et sont aussi utilisés comme unité de compte. Les détenteurs de DTS auront ainsi, la possibilité d’échanger contre des dollars, des euros, des livres sterling ou des yens, des échanges basés sur les accords entre pays membres ou à la demande du FMI.

Avec le passage aux taux de change flottants, après la chute du système de Bretton Woods en 1973, et avec l’envol des marchés de capitaux internationaux, les gouvernements ont pu emprunter plus facilement, et les DTS sont restés un outil «  marginal et peu flexible  ».

Une décision réaliste

La crise financière mondiale leur a cependant permis de revenir au premier plan permettant d’approvisionner la planète en liquidités en 2009. En mars de cette même année, en pleine récession mondiale, le gouverneur de la banque centrale de Chine, Zhou Xiaochuan, a avoué son intérêt pour cet outil et défendu son élargissement aux devises des grandes économies. Une façon pour les autorités chinoises de vouloir écarter la suprématie du dollar et des Etats-Unis.